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Fragments de routes
14 avril 2010

"Le vrai printemps"

          Extrait d'un roman, mais lequel ? Écrit par un génie : son nom ?

         « Le printemps fut assez tardif. Aux dernières semaines du carême, le temps fut clair, mais froid. Pendant la journée la neige fondait au soleil, et la nuit la température descendait à sept degrés au-dessous de zéro. La croûte de glace était si ferme qu'on allait en traîneau à travers champs. Le jour de Pâques il neigea ; mais tout à coup, après la semaine sainte, un vent chaud s'éleva, les nuages s'amoncelèrent et, pendant trois jours et trois nuits une pluie chaude tomba à torrents. Le jeudi, le vent se calma et un brouillard épais et gris se forma, comme pour cacher les mystères des champs qui s'accomplissaient au sein de la nature.
          Sous le brouillard bleuâtre, la glace craquait, et des torrents écumeux coulaient de toutes parts. Après les fêtes du soir le brouillard se dissipa ; les nuages devinrent moutonneux, le temps s'éclaircit ; le vrai printemps était là.
          Le matin, le soleil se levait clair, fondait rapidement la glace très fine qui recouvrait les eaux, et l'atmosphère échauffée tremblait, emplie des vapeurs de la terre ravivée. La vieille herbe jaunie reverdissait, les bourgeons des groseilliers, des framboisiers, des bouleaux se gonflaient, et sur les champs couleur d'or bourdonnaient les abeilles. Les alouettes invisibles chantaient sur les chaumes, les vanneaux pleuraient au-dessus des mares, et en haut, tout en haut, volaient avec des cris printaniers les grives et les oies. Le bétail mugissait dans les champs, les agneaux jouaient autour de leurs mères bêlantes et perdant leur toison ; les gamins couraient à grands pas sur les sentiers qui commençaient à sécher ; au bord de l'étang éclataient les voix joyeuses des lavandières, et dans les cours résonnaient les marteaux des paysans réparant leurs herses et leurs charrues.
          Le vrai printemps était arrivé.
»

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Commentaires
I
Gagné ! Et quelle merveille ...<br /> Et j'avoue, j'ai triché : "Je veux montrer la foule et chaque homme en détail Avec ce qui l'anime et qui le désespère Et sous ses saisons d'homme tout ce qui l'éclaire"
M
Tolstoï...<br /> <br /> Et ça? <br /> "Tout dire les roches, la route et les pavés Les rues et leurs passants les champs et les bergers Le duvet du printemps la rouille de l'hiver Le froid et la chaleur composant un seul fruit Je veux montrer la foule..."
I
Premier commentaire : trop facile Victor Hugo, mais ici c'est un autre génie du genre !<br /> Deuxième commentaire : facile encore, c'est Pierre Perret !<br /> Troisième commentaire : les Ogres de Barback bien entendu ... !
A
Ca sent l'Printemps et ses couplets<br /> qu'a jamais trahi ses secrets<br /> ça sent les champs verts et fleuris<br /> quand on retrouve ses amis<br /> ça sent le retour d'un ami<br /> qu'était parti chercher l'oubli<br /> d'une fille dont il était morgane<br /> <br /> Ca sent les mômes pleins les trottoirs<br /> qui jouent au foot les genoux en sang<br /> et qui s'demandent sans croix ni croire<br /> qu'est ce qui s'ront le prochain Printemps<br /> <br /> <br /> Ca sent les naissances par ci<br /> et ça sent les mariages par là<br /> et le bonheur c'lui qu'est parti<br /> et l'autre bonheur c'lui qui r'viendra<br /> <br /> Et ça sent les nomades en fêtes<br /> dans une usine désaffectée<br /> qui font des rêves et qui s'projettent dans l'plus merveilleux d'leurs étés<br /> ça sent la bâche crade et pourrie<br /> d'un pauvre chapiteau en fait<br /> qui d'un dernier souffle refleurit<br /> pour quelques lascars qui s'entêtent.<br /> <br /> Et moi en cette saison entre hiver et été ça m'revient<br /> ça fait déjà un an qu'tu m'as quitté.<br /> <br /> Oui moi en cette saison entre hiver et été<br /> j'me souviens<br /> j'crois qu'je vais avoir du mal à t'oublier.
A
C'est l'printemps<br /> Tout le monde baise à perdre haleine<br /> Les reins des chattes et des hyènes<br /> Vont endurer du mauvais temps<br /> C'est l'printemps<br /> Deux clébards marchent sur six pattes<br /> Les macchabées soulèvent les boîtes<br /> Les taureaux montent sur leur maman<br /> C'est l'printemps<br /> Le lièvre dit à la tortue :<br /> "Je t'en supplie dégage la rue<br /> Pour moi c'est fini d'puis longtemps"<br /> C'est l'printemps<br /> La chèvre de M'sieur Seguin demande<br /> Au loup qui a la lippe friande<br /> S'il veut pas la sauter avant<br /> <br /> C'est l'printemps<br /> L'chap'ron rouge en moins d'un quart d'heure<br /> Découvre les vertus du beurre<br /> Dont elle usait tout autrement<br /> C'est l'printemps<br /> L'renard dit au corbeau : "T'es bête<br /> Si seulement t'enlève ta jaquette<br /> J'te laisse ton calendo coulant"<br /> C'est l'printemps<br /> Pinocchio qui voit que sa bébête<br /> S'allonge autant qu'son pifomètre<br /> Renverse les chaises en pleurant<br /> C'est l'printemps<br /> L'ogre qui a passé l'hiver sage<br /> Qui a un faible pour les pucelages<br /> Réveille le prince charmant<br /> <br /> C'est l'printemps<br /> Y a la tour Eiffel qui s'emballe<br /> Qui se penche sur le trou des Halles<br /> Pour lui faire un jardin d'enfants<br /> C'est l'printemps<br /> Deux escargots sur l'herbe tendre<br /> Qui copulaient depuis septembre<br /> Viennent de prendre leur pied brutal'ment<br /> C'est l'printemps<br /> La jeune veuve avant qu'elle se fane<br /> Se fait l'meunier, son fils et l'âne<br /> Et le laboureur et ses enfants<br /> C'est l'printemps<br /> Blanche-Neige est fatiguée, pauvrette<br /> De recoudre les boutons d'braguette<br /> Des nains qui bandent comme des pur-sang<br /> <br /> C'est l'printemps<br /> Le p'tit poucet sème la pilule<br /> Inutilement car ça pullule<br /> De gros bûch'rons tout frémissants<br /> C'est l'printemps<br /> Cendrillon rêve d'avoir un jules<br /> Qui puisse comme cette foutue pendule<br /> Tirer ses douze coups en suivant<br /> C'est l'printemps<br /> Je vous quitte là mes bien chers frères<br /> Ma femme m'a dit : "J'vais m'faire la paire<br /> J'sais pas laquelle exactement"<br /> C'est l'printemps
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