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Fragments de routes
8 avril 2011

Le grand Bouddha doré

Avez-vous déjà remarqué, lorsque l'on quitte Marseille en autocar - c'est important pour la hauteur, depuis une voiture on ne peut pas le voir -, au niveau du viaduc où passent TER et TGV, sur la droite, à mi-hauteur de la colline encore assez urbanisée, avez-vous remarqué le grand Bouddha doré ? Que fait-il assis ici, en lotus, regardant bienveillant passer l'A7 ? Jamais il ne m'est venu à l'idée de m'en approcher davantage, de venir fouiner dans ce quartier résidentiel de la cité phocéenne pour y trouver un étonnant ashram sorti de nulle part ou le jardin d'une simple famille férue - bien férue alors !- d'art asiatique. Mais j'ai une tradition, petit moment mystique lié à ce Bouddha.

Lorsque je pars en voyage, lorsque je pars de Marseille, lorsque je pars en voyage de Marseille en autocar, je guette le moment où je verrai le grand Bouddha doré. Il faut être attentif car le bus roule vite ; une seconde à peine me permettra d'apercevoir son scintillement ou bien sa silhouette. Si je vois la statue, je sais que tout ira bien, que le voyage se déroulera sans un accroc. Et cela s'est confirmé à plusieurs reprises.

Le 21 mars dernier, quand j'ai quitté la gare Saint-Charles à bord de la navette qui me menait à l'aéroport, direction Madrid (et plus tard Recife, puis La Paz, Lima et je ne sais où), je n'ai pas vu le grand Bouddha ... Et pourtant, j'avais l'appareil à la main, je m'étais dit : "Cette fois, je le prends en photo." Mais il n'était pas là. Avait-il disparu ? L'avait-on enlevé ? Caché à ma vue ?

Toujours est-il qu'un drôle de pressentiment a commencé à m'envahir dès ce moment-là. Et c'est pour cela, j'en suis convaincue, parce que je n'avais pas vu le grand Bouddha doré de Marseille, que quinze jours plus tard (au lieu des quatre-vingt-dix prévus), je faisais le chemin inverse, dans la même navette. Et là, je vous le donne en mille, le Bouddha y était, bien installé sur ses deux fesses rebondies, les jambes repliées, les mains posées sur les genoux, avec son petit sourire mystérieux de ceux qui savent.

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