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Fragments de routes
24 mai 2010

Les pendus, Compagnie Kumulus

SP_A0070


Une parole à bâtons rompus ; les quatre êtres pendus débitent des monologues qui se suivent et s'enchaînent, se croisent et se répondent. Les phrases se répètent ou bien se renouvellent, elles sont refrains ou litanies. Chacun des personnages a les siennes, qui nous rappellent leurs rôles : à droite un homme mûr, intellectuel et écrivain ; à son côté pend une femme, actrice qui demande, sans cesse : "Est-ce que je peux retourner dans ma loge ?" ; le troisième est arabe, émigré, étranger, ouvrier de son état ; "Pogo ! Pogo ! Pogo !", crie le jeune, marginal, quatrième des pendus. Ils sont vivants, d'abord, puis on les exécute.

Leurs voix font un canon, à la fois symétrique et décalé, où se mêlent discours, poésie, mots d'anglais ou bien d'argot ; toute la culture contemporaine tient dans leurs bouches. Leurs voix se mêlent, se frôlent, se superposent. Chaque personnage a ses propres problématiques, mais ils se croisent tous autour d'une commune, celle du genre humain, de la place et des limites de sa liberté. "Et ce putain de cœur qui ne veut pas s'envoler !"

A la descente des corps, disparaît la parole. Seule celle de la jeunesse reste pendue.

Les pendus, création de la compagnie Kumulus
Vue à Saint-Rémy de Provence, le 23 mai 2010, La folle histoire des arts de la rue

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